Une circulaire de 2004 proposait de rendre obligatoire la construction d'un étage refuge sur le bâti existant dans le cadre des PPR (MELTM et MEDD, 2004). Dans les faits, ces mesures sont rarement appliquées (Vinet, 2010). Néanmoins, la prise de conscience de l'ampleur des constructions de plain-pied dans les zones inondables de la façade atlantique (MEDDE, 2012) a poussé les pouvoirs publics à préconiser la création de « niveaux refuges » ou de « zones refuges » à l'intérieur des constructions déjà existantes (CEPRI, 2010 ; MEDDE et METL, 2012 ; Aviotti, 2014 ; Salagnac et al., 2014).
Cette stratégie vise clairement la mise en sécurité des personnes en adaptant le bâti de manière à offrir un accès aisé vers une zone située au-dessus des plus hautes eaux connues (PHEC). L'accessibilité pour les secours est aussi grandement facilitée par la pose de fenêtres de toit.
Le « niveau refuge » consiste à ajouter une pièce au-dessus de la construction existante, elle peut donc être habitée de façon permanente. Cette solution est la mieux adaptée au bâti de plain-pied existant afin d'offrir un niveau de sécurité optimal aux occupants.
L'aménagement d'un étage refuge sur les constructions de plain-pied des classes C et D revient à transformer 1 024 constructions. Le coût total de cet aménagement représente 20 millions d'euros (théoriquement à la charge des propriétaires avec la possibilité d'obtenir des subventions).
La réalisation de ces travaux permet d'augmenter la proportion de constructions possédant un étage refuge de 24 % à 81 %. Inversement, les constructions de plain-pied ne comptent plus que pour 3 %, alors qu'elles représentaient 60 % avant transformation.
L'adaptation et la transformation du bâti résidentiel sur la commune de La Guérinière permet de réduire de 80 % les constructions de la classe D, tandis que la classe C connait une légère augmentation. Le rapport constructions rouges (C) / constructions rouges foncé (D) devient largement favorable aux constructions rouges (C) puisqu'il affiche 90 / 10 après transformation du bâti ce qui traduirait un niveau de danger plus modéré des résidences de la commune.
Méthode :
Le coût (c) est rapporté au montant de la mesure la plus onéreuse (raser les maisons les plus exposées en classe D de l'indice V.I.E. qui représente 100 %).
L'efficacité sur les constructions (b) exprime la part des constructions dont le niveau de vulnérabilité baisse significativement par rapport à la situation sans mesures.
L'efficacité à protéger les populations (a) exprime la part de population théoriquement protégée grâce à la mise en œuvre de la mesure par rapport à la situation sans mesure.