Concrètement, la relocalisation des biens et des activités vise à se prémunir du risque en déplaçant les enjeux exposés (Figure 18). Elle concerne les secteurs où l'exposition est suffisamment importante, à court ou plus long terme, pour que les autres mesures de gestion ne permettent pas de réduire efficacement la vulnérabilité sinon à un coût trop élevé.
Les zones inondables où il existe un risque pour la vie humaine sont candidates à ce type de mesure : le maintien d'un niveau de protection suffisant peut être un lourd engagement à moyen terme, tandis que des solutions alternatives auront une efficacité limitée. C'est pour cette raison que l'État a mis en place les zones d'acquisition amiable post-Xynthia (« zones noires » ou « zones de solidarités »).
Bien qu'extrêmement onéreuse au moment du rachat et de la démolition des biens, cette mesure offre l'avantage de réduire efficacement l'exposition. De plus, sur le long terme son coût est nul puisque les enjeux ne sont plus exposés.
Toutefois, cette solution peut être lourde de conséquence pour un territoire et elle apparaît aujourd'hui comme une solution de dernier recours.
Le rachat et la destruction de l'ensemble des constructions identifiées en classe D dans la situation initiale conduit à la suppression de 569 habitations.
Avec un coût moyen du m² de 2 752 € (valeur en 2015), le coût total à investir est de 159 millions d'euros auxquels il convient d'ajouter les frais liés aux déconstructions. Au total, ce sont 170 millions d'euros qu'il est nécessaire d'investir pour mener à bien la mesure.
Les sommes engagées offrent de bons résultats en supprimant l'ensemble des constructions les plus dangereuses de la commune. Malgré tout, supprimer les constructions les plus vulnérables ne garantit pas une protection totale des populations qui peuvent être exposées par ailleurs.
Méthode :
Le coût (c) est rapporté au montant de la mesure la plus onéreuse (raser les maisons les plus exposées en classe D de l'indice V.I.E. qui représente donc 100 %).
L'efficacité sur les constructions (b) exprime la part des constructions dont le niveau de vulnérabilité baisse significativement par rapport à la situation sans mesures.
L'efficacité à protéger les populations (a) exprime la part de population théoriquement protégée grâce à la mise en œuvre de la mesure par rapport à la situation sans mesure.